Être indépendant est le rêve de beaucoup car cela offre plusieurs avantages mais il y a aussi de nombreux défis à relever et notamment tout ce qui concerne l’aspect financier. En effet, créer sa micro-entreprise signifie avoir une liberté mais aussi connaître les fluctuations de revenus et les moments de doutes et de stress. Il faut aussi penser à anticiper ses vacances, payer ses charges tout en maintenant une trésorerie suffisante pour vivre de son activité. Comment gérer l’argent de sa micro-entreprise ?
Comment utiliser l’argent de sa micro-entreprise ?
Séparer son épargne professionnelle de son épargne personnelle
La première chose à faire est d’ouvrir un compte bancaire dédié à son activité. Même si cela n’est pas indispensable au moment de la création de la micro-entreprise, avoir un compte bancaire auto entrepreneur est vraiment conseillé pour faire une distinction entre les revenus perçus pour le compte de la micro-entreprise et l’épargne personnelle.
Séparer les transactions personnelles de celles liées à l’activité est vraiment primordial pour obtenir une meilleure visibilité et réussir à bénéficier d’une gestion bien organisée.
L’ouverture d’un compte bancaire dédié est obligatoire lorsque le chiffre d’affaires de la micro-entreprise dépasse 10 000 € deux années de suite.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un compte bancaire professionnel même si cela est recommandé. Il permet de profiter des différents avantages réservés aux micro-entrepreneurs.
Prévoir de l’argent pour payer ses charges
Lorsqu’un salarié reçoit sa fiche de paie, il n’a pas besoin de penser à mettre de l’argent de côté pour payer ses charges puisque tout est prélevé directement sur le salaire, y compris les impôts sur le revenu.
Mais pour un micro-entrepreneur, cela est totalement différent. À chaque encaissement, il faut prévoir ses charges sociales et ses impôts pour ne pas se retrouver en difficulté au moment de faire les déclarations. Les taux des charges sociales dépendent de l’activité exercée en tant que micro-entrepreneur. Ils sont indiqués sur le site de l’Urssaf.
Pour les activités liées à l’achat et la revente de marchandises, le taux appliqué est de 12,3 %. Il est de 21,2 % pour les prestations de services commerciales et artisanales, de 21,1 % pour les autres prestations de services et de 21,2 % pour les professions libérales réglementées relevant de la Cipav.
Pour les bénéficiaires de l’Acre (demande à faire auprès de l’Urssaf au moment de la création de la micro-entreprise), le montant des charges sociales est divisé par deux durant la première année d’activité.
Pour les micro-entrepreneurs qui ont opté pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, l’impôt est payé en même temps que les cotisations avec un taux défini selon l’activité (entre 1 et 2,2 %).
Pour ceux qui n’ont pas fait ce choix, c’est le barème standard de l’impôt sur le revenu qui s’applique.
Comme précisé sur le site de l’Ursaff, l’impôt sur le revenu versé dans le cadre du versement libératoire ne peut pas être remboursé par l’administration fiscale, même pour les micro-entrepreneurs qui sont non imposables. Cela signifie qu’il est vivement conseillé d’utiliser des simulateurs pour savoir si le versement libératoire est vraiment utile ou non.
Enfin, en plus des charges sociales et des impôts sur le revenu, un micro-entrepreneur doit payer la contribution à la formation professionnelle. Son taux compris entre 0,1 et 0,3 % dépend une nouvelle fois du secteur d’activité.
Si le chiffre d’affaires est nul, il n’y aucune cotisations sociales ni impôt sur le revenu à payer. Toutefois, même un chiffre d’affaires de 0 € doit être déclaré auprès de l’Urssaf.
Calculer ses dépenses personnelles mensuelles
Pour savoir comment utiliser l’argent de sa micro-entreprise, il faut estimer ses besoins. Dans un premier temps, il est nécessaire de connaître avec précision le montant des dépenses personnelles essentielles pour vivre (loyer, énergie, alimentation…) et celles qui ne le sont pas (cinéma, restaurant…).
Pour avoir une idée plus juste, il faut faire une moyenne de ses dépenses sur les douze derniers mois puis les séparer en deux catégories : celles essentielles pour vivre et les autres.
Les revenus de la micro-entreprise doivent couvrir les dépenses essentielles. Les dépenses non-essentielles seront envisageables lors des « bons » mois. Réussir à évaluer son train de vie est la meilleure solution pour gérer son budget.
Prévoir une épargne de précaution
Être micro-entrepreneur c’est ne pas savoir quel sera son chiffre d’affaires à la fin du mois. Les fluctuations de revenus existent mais il est impossible de connaître quels seront les « bons » mois et ceux plus difficiles.
Pour éviter des difficultés financières suite à une baisse de revenus, il faut se constituer une épargne dite de précaution. Celle-ci doit être équivalente à environ 3 mois de revenus en tant que micro-entrepreneur et doit être mise de côté sur un compte différent de celui dédié à la micro-entreprise.
Cette épargne pourra être utilisée pour faire face à une situation difficile quelle qu’en soit la cause. Se créer une épargne de sécurité dès le lancement de sa micro-entreprise n’est pas forcément évident mais il faut commencer dès que cela devient possible.
Devenir micro-entrepreneur a ses avantages mais présente aussi des inconvénients, notamment le fait de ne pas connaître son chiffre d’affaires à l’avance. C’est pour cette raison qu’il faut connaître ses besoins et anticiper une éventuelle baisse de revenus.